Atelier de restitution des résultats du projet ANRS 12381 PRINCESSE : « PrEP, infections sexuellement transmissibles, contraception, hépatite virale B, santé sexuelle pour les travailleuses du sexe en Côte d’Ivoire ».
Henk Van Renterghem (en costume sombre, cravate rouge), Directeur Pays de l’ONUSIDA, entouré des participants à l’atelier de restitution des résultats du projet ANRS 12381 PRINCESSE, à l’ONUSIDA
Le projet ANRS 12381 Princesse, cohorte interventionnelle (26 novembre 2019 – 30 juin 2023) avait pour objectif de développer, documenter et analyser une offre de soins communautaires combinant dépistage, prévention combinée dont prophylaxie préexposition (PrEP), traitement immédiat du VIH, prise en charge de l’hépatite B et santé sexuelle et reproductive (SSR).
Dès l’ouverture de la rencontre, Docteur Nouaman, Chef du projet PRINCESSE et maitre de cérémonie pour l’occasion, a situé le cadre de la restitution des résultats du projet Princesse, projet d’offre de soins communautaires en SSR à destination des travailleuses de sexe à San Pedro.
C’est en présence de M. Henk Van Renterghem, Directeur Pays de l’ONUSIDA, de Mme Koffi, Directrice de l’ONG APROSAM, du Dr Fred Eboko, Représentant de l’IRD en Côte d’Ivoire, du Pr. Serge Eholié, Chef de Service des Maladies Infectieuses et tropicale du CHU de Treichville et Directeur du CERMIPA, du Dr Cyprien Rabé, représentant du Directeur coordonnateur du PNLS, du Pr. Patrick Coffie, Directeur scientifique du Programme PAC-CI, de M. S. Amador-Paz, représentant de l’ANRS, et de différentes structures partenaires, qu’a eu lieu la communication des résultats du projet ANRS 12381 PRINCESSE, ce 11 juin 2024 à la salle de conférence de l’ONUSIDA.
Après avoir souhaité la bienvenue et exprimé ses vifs remerciements aux différents participants, et particulièrement au Programme PAC-CI pour avoir associé l’ONUSIDA à cette restitution, M. Henk Van Renterghem a situé les enjeux de cette réunion a trois niveaux : mettre fin au VIH/SIDA à l’horizon 2030, offrir un service de qualité aux populations vulnérables, communiquer les résultats et recommandations afin de lutter efficacement contre le VIH, l’hépatite B et les autres infections sexuellement transmissibles en Côte d’Ivoire.
L’enquête ANRS 12361 PrEP-CI entre 2015 et 2016 qui a précédé le projet PRINCESSE, avait confirmé que la population des travailleuses de sexe en Côte d’Ivoire était, non seulement à risque de l’infection VIH mais également, avait un besoin réel en santé sexuelle et reproductive..
Professeur Patrick Coffie, Directeur scientifique du Programme PAC-CI
Ainsi, la restitution des résultats du projet PRINCESSE aux différents partenaires techniques, financiers et communautaires, avait pour but de mettre à disposition des différents programmes d’interventions des données factuelles et contribuer à une offre de soins de qualité à l’endroit des travailleuses du sexe en Côte d’Ivoire. Pour les investigateurs principaux du projet ANRS Princesse Pr. Serge Eholié et Dr Joseph Lamarrage, il faut transformer les résultats de cette enquête du projet PRINCESSE en langage politique afin d’avoir les leviers pour agir efficacement
Le Pr. Eholié poursuivra en invitant les décideurs, les professionnels de santé et les acteurs communautaires, à s’inscrire dans une approche intégrée de la prévention du VIH/Sida et autres maladies infectieuses, qui tienne compte de la problématique de la « santé mère enfant » et du « programme de santé scolaire ».
Le Directeur Pays de l’ONUSIDA abordera dans le même sens en plaidant pour la mise en application effective des recommandations du projet PRINCESSE. En effet, la Côte d’Ivoire a actuellement une prévalence VIH de 1,82%, un niveau certes bas, comparé aux autres années. Mais, notre pays est identifié comme un pays prioritaire pour le « Fast-Track » par le Système Nationale Unies. Selon Spectrum 2023, l’on comptait 9 952 décès en 2022, dont 48% de femmes contre 52% d’hommes. Les nouvelles infections par le VIH étaient de 8 978 en 2022 dont 63% de femmes et 37% d’hommes. Il faut agir maintenant si l’on veut éradiquer le VIH/Sida d’ici 2030 !
L’hôte ira plus loin en invitant les chercheurs à s’interroger sur « l’existence d’un outil capable d’évaluer l’impact des projets sur les populations clés ». De plus, pour lui, il faut remettre sur la table le débat de la limitation de l’accès aux préservatifs pour les travailleuses de sexe, en dialoguant avec les structures directement impliquées dans la prévention contre le VIH/Sida et les maladies infectieuses, notamment le PNLS : « Pourquoi l’accès aux préservatifs reste limité aux travailleuses de sexe ? », comme le relèvent les résultats de cette étude.
Avant de clôturer cet atelier, le Professeur Coffie a, au nom de la Direction du Programme PAC-CI, remercié le Directeur Pays de l’ONUSIDA pour le soutien financier et logistique dont l’équipe de PAC-CI a bénéficié pour l’organisation de cette restitution. Après avoir rappelé à l’auditoire les missions de l’institution qu’il représente, il a également exprimé sa reconnaissance à ses partenaires techniques et financiers pour leur soutien inestimable.
A sa suite, le représentant de l’ANRS a pris la parole pour saluer la collaboration fructueuse de son institution avec le Programme PAC-CI depuis 28 ans. C’est autour d’un repas offert par l’ONUSIDA que les convives ont continué les discussions.