Colloque régional de Dakar – AFROSCREEN : Des experts de 13 pays consolident le réseau des laboratoires de séquençage en Afrique de l’ouest et du centre et élaborent une stratégie pour assurer la viabilité à long terme des activités du Projet AFROSCREEN.
(1er rang, de gauche à droite) : M. Kofi Kobina, Dr Amani et Pr Tiembré ; (2ème rang, de gauche à droite) : Dr Moh, Pr Koffi et Dr Abo
AFROSCREEN est un projet multi-institutionnel conçu pour renforcer le séquençage génomique et les capacités de surveillance en Afrique de l’ouest, du centre et à Madagascar. AFROSCREEN en Côte d’Ivoire fait intervenir deux réseaux internationaux. Ce sont le réseau Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites (ANRS) qui regroupe le Programme PAC-CI, l’Institut National Hygiène Publique (INHP) et l’Unité de Biologie Moléculaire (UBM) du CHU de Treichville ; et le réseau des Instituts Pasteur (IP) qui comprend l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI).
C’est une délégation de sept experts ivoiriens du réseau de l’ANRS et du réseau des IP, intervenant dans le projet AFROSCREEN, qui a séjourné dans la capitale sénégalaise du 28 au 31 juin 2024. C’était à l’occasion d’un colloque régional organisé à DAKAR dont le thème était : « Un réseau de surveillance génomique des pathogènes émergentes ».
Dr Moh et Dr Abo, du Programme PAC-CI ; Professeur Koffi Stéphane et M. Kofi Kobina, de l’UBM du CHU de Treichville ; Dr Amani et Professeur Tiembré, de l’INHP et Dr Kadio, de l’IPCI, avec leurs hôtes Sénégalais et d’autres experts venus de onze pays, se sont réunis à l’hôtel Azalaï à Dakar, à l’effet de plancher sur la problématique de consolidation du réseau des laboratoires de séquençage en Afrique occidentale et centrale et élaborer une stratégie pour assurer la viabilité à long terme des activités du Projet AFROSCREEN.
Les travaux ont porté sur les points suivants : permettre le dialogue en face-à-face et le partage d’expériences entre les partenaires de l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale ; faire le point sur les acquis scientifiques et techniques depuis le début des programmes, identifier les actions structurantes pour consolider le réseau ; prioriser les nouveaux enjeux/perspectives (au niveau scientifique et du réseau) ; discuter des synergies avec les réseaux existants dans la région et identifier des actions concrètes futures conjointes ou complémentaires pour l’Afrique PGI (Pathogen Genomics Initiativ) et AFROSCREEN dans le domaine de la surveillance génomique.
La participation des experts du Programme PAC-CI, de l’UBM du CHU de Treichville et de l’INHP ainsi que l’IPCI, a pu se faire à travers une session en plénière, des tables rondes, une session de posters. Les thèmes abordés ont mis l’accent tant sur des connaissances générales liées au séquençage et à la surveillance génomique que sur les activités de mise en œuvre du projet AFROSCREEN et des leçons apprises depuis sa mise en œuvre.
(De gauche à droite) M. Kofi Kobina, Dr. Amani et Dr. Abo Yao, posant à côté d’un des trois posters présentés à ce colloque.
Si les experts à ce colloque régional sont unanimes pour dire que le projet AFROSCREEN a positivement impacté les systèmes de santé des 13 pays participants, ils estiment toutefois que son arrêt le 31 août 2024, ferait courir le risque de la perte de tous les acquis. C’est pourquoi, la nécessité de sa prolongation a été évoquée par les participants avec des ajustements, notamment, une implication des sciences sociales aux activités.
En outre, afin d’assurer la viabilité à long terme des activités du Projet AFROSCREEN, ces experts préconisent les mesures suivantes : œuvrer pour une grande intégration des activités du projet dans les activités des systèmes de santé des différents pays pour assurer la pérennisation desdites activités, impliquer les acteurs des sciences sociales pour mieux comprendre l’émergence des pathogènes et valoriser les données de la mise en œuvre du projet sur les trois ans d’activités.
Depuis 2021, date de sa création, le projet AFROSCREEN a fourni aux laboratoires du matériel et des réactifs, formé des équipes de laboratoire et d’épidémiologie, contribué à la mise en place et au renforcement des systèmes de surveillance du SARS-CoV-2 et d’autres virus prioritaires tels que Ebola, Marburg, Rougeole, Mpox, Dengue, Fièvre de la Vallée du Rift, etc.