Consortium IeDEA : Réunion du comité de pilotage des études cancer en Afrique de l’Ouest pour analyser l’état d’avancement, discuter du plan de valorisation et des prochaines étapes des projets CASCADE et IPHOTHER.
Photo de famille du comité de pilotage IeDEA Cancer
Regroupant 10 pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Nigéria, Sénégal et Togo) IeDEA (International epidemiology Databases to Evaluate AIDS) ou « Bases de données épidémiologiques internationales pour évaluer le SIDA » est un consortium de recherche international créé en 2006 par les National Institutes of Health des États-Unis. Son but est de fournir une riche ressource de données diversifiées sur le VIH à l’échelle mondiale.
IeDEA a pour mission de collecter des données d’observation représentant plus de 2,2 millions de personnes vivant avec le VIH ou à risque ; données fournies par des centres cliniques et des groupes de recherche dans 44 pays. Ces données sont organisées en 7 régions géographiques et coordonnées par des centres pour l’Asie-Pacifique, les Caraïbes, l’Amérique centrale et du Sud, l’Afrique centrale, de l’Est, australe et de l’Ouest, ainsi que l’Amérique du Nord.
En Afrique de l’Ouest, IeDEA a pour objectifs d’identifier les barrières individuelles et structurelles tout au long du continuum de soins pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), depuis le dépistage du VIH jusqu’à la rétention dans les soins et la suppression virale ; d’évaluer l’impact des nouvelles approches préventives visant à réduire la morbidité liée au SIDA, en particulier les comorbidités telles que la tuberculose et le cancer du col de l’utérus ; de déterminer la charge des maladies non transmissibles et d’évaluer leur interaction avec l’infection à VIH chez les PVVIH.
En effet, le cancer invasif du col utérin reste l’un des cancers les plus fréquents en Afrique de l’Ouest. Malheureusement, les femmes vivant avec le VIH ont six fois plus de risques de développer le cancer du col utérin par rapport aux femmes séronégatives. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la recherche, plusieurs moyens de prévention existent : la vaccination HPV, le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses.
En Côte d’Ivoire, un programme de dépistage est mis en place depuis 2010 et cible aussi bien les femmes séronégatives que les femmes séropositives à partir de l’âge de 25 ans. Ce programme utilise IVA comme moyen de dépistage et la cryothérapie pour le traitement. Afin de pallier les inconvénients associés à la cryothérapie, la Côte d’Ivoire a adopté la recommandation de l’OMS qui consiste à remplacer la cryothérapie par la thermoablation.
Ainsi, dans le cadre du cycle 2021-2026, IeDEA conduit deux études en Afrique de l’Ouest : 1) CASCADE dont l’objectif principal est d’évaluer l’impact de la mise en œuvre du test HPV et de la thermoablation sur la demande de dépistage et l’accès à un traitement des lésions précancéreuses du cancer du col utérin. 2) IPHOTHER. Conduite à Abidjan et à Abobo-Dioulasso (Burkina Faso), cette étude a pour but d’estimer l’incidence et la persistance des infections à HPV oncogènes et des lésions précancéreuses du col utérin selon le statut VIH à 36 mois et les facteurs associés après un traitement par thermoablation/RAD.
Séance de travail des particpant.e.s (en présentiel et zoom)
C’est pour faire l’état d’avancement des études CASCADE et IPHOTHER, discuter du plan de valorisation de ces projets et des prochaines étapes que le Comité de Pilotage des Etudes Cancer en Afrique de l’Ouest, s’est réuni le 10 octobre 2024 au siège du Programme National de Lutte contre le Cancer (PNLCa) à Abidjan. Cette rencontre a vu la présence d’une douzaine de participant.e.s dont l’investigateur principal, Dr Antoine JAQUET (de l’Université de Bordeaux), et le Coordonnateur du projet IPHOTHER au Burkina Faso via zoom.
Au cours de cette réunion, la dynamique de groupe a été positive, avec une participation active des membres du comité de pilotage. Différentes présentations ont été faites, notamment celles du chef de projet et des chercheurs en sciences sociales (volet qualitatif) sur l’état d’avancement et la mise en œuvre des différents projets. Grâce à des échanges et contributions pertinentes, plusieurs recommandations ont été faites dans l’optique d’améliorer la qualité des résultats des projets CASCADE et IPHOTHER.
Il s’agit, entre autres, de l’amélioration du suivi des femmes de la cohorte de femmes séronégatives au VIH (cohorte SUCCESS) pour en limiter l’attrition à 12 mois post inclusion, la valorisation dans un bref délai des données quantitatives recueillies tant sur CASCADE que sur IPHOTHER (cohorte des femmes vivant avec le VIH ou cohorte AIMACC), et la poursuite de la collecte des données qualitatives sur IPHOTHER pour un mois encore avant la clôture.
A terme, les résultats de ces études fourniront des évidences pour guider la prise de décision visant l’amélioration de la performance du programme de prévention secondaire ainsi qu’un meilleur suivi à long terme des femmes traitées par thermoablation.