Dr Raoul Moh, Directeur Exécutif du Programme PAC-CI (au centre, en chemise blanche), entouré de participant.e. s à la journée de restitution du projet PROXISANTE

Le paludisme, l’infection à VIH et la Tuberculose constituant des problèmes majeurs de santé publique, ils font partie des maladies contre lesquelles l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU), déploie une lutte très active depuis des décennies. Mais, malgré la volonté affichée de les éradiquer, des défis persistent dont celui de l’accès aux soins, surtout en milieu rural.

Pour lutter efficacement contre ces trois maladies, le Programme PAC-CI a, à travers le projet PROXISANTE, développé et mis en place des stratégies visant à améliorer l’intégration de la prévention et de la prise en charge du VIH, du paludisme et de la tuberculose, au système de santé au niveau de la communauté grâce aux Agents de Santé Communautaire (ASC). Ce projet a été mis en œuvre dans 3 localités du District sanitaire de Toumodi (Kpouébo, Djékanou et Kokumbo) de 2021 à 2023, grâce à une collaboration du Programme PAC-CI et de la Direction de la Santé Communautaire (DSC), avec l’appui financier de l’Initiative 5% d’Expertise France.

Ainsi, pour être plus proche des populations infectées et affectées dans les zones rurales, PROXISANTE s’est appuyé sur la délégation des tâches à 24 ASC qui ont été recrutés dans le pool du District sanitaire de Toumodi et formés pour fournir des soins à domicile dans 1200 ménages, sous la supervision des infirmiers des aires sanitaires dont ils dépendent, de l’ONG EPE et du District.

C’est pour partager les résultats finaux de cette étude que le Programme PAC-CI a invité le 2 décembre 2024, à la salle Thérèse N’DRI-YOMAN, les différentes parties prenantes à prendre part à la réunion de restitution afin de faire le bilan du projet, en relevant les points faibles et les points forts de sa mise en œuvre, et faire des recommandations pratiques pour un passage à échelle.

Etaient présents à cette rencontre les dirigeants du Programme PAC-CI (Dr Raoul Moh, Directeur Exécutif et Dr Patrick Coffie, Directeur scientifique), des chefs de projets, Dr Maika Bangali, cheffe du projet PROXISANTE, etc., et des parties prenantes (Dr Françoise Kadja, Directrice de la Santé Communautaire et de la Promotion de la Santé (DSCPS), le représentant du District sanitaire de Toumodi, le représentant du Programme National de Lutte contre la Tuberculose, Mme Liliane Kouassi, Représentante de l’ONG EPE, le représentant des 24 ASC et une bénéficiaire du projet).

Un aperçu des participant.e.s à la journée de restitution des résultats du Projet PROXISANTE

Après les discours inauguraux de Dr R. Moh et Dr F. Kadja, Dr Philipe Msellati, chef de projet au Programme PAC-CI, a d’abord, rappelé le protocole de cette étude en insistant sur les objectifs sur lesquels PAC-CI s’est engagé : Identifier au sein des populations cibles, des cas de paludisme simple et traitement et référence des cas de fièvre non palustre ou de paludisme grave au centre de santé pour prise en charge ; Identifier des cas suspects de tuberculose et référence des cas suspects aux centres de santé pour diagnostic et prise en charge des cas confirmés de tuberculose ; Identifier des personnes infectées par VIH, leur intégration dans les soins et renforcement de l’observance au traitement et Contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile dans les 3 localités.

 A sa suite, le représentant du District sanitaire de Toumodi a présenté les principaux résultats programmatiques du projet en mettant en évidence la contribution du projet PROXISANTE dans l’atteinte des objectifs du District sanitaire. Cela a été possible, dans un premier temps, grâce à l’évaluation de l’acceptabilité dudit projet par les 1200 ménages répartis entre Kpouébo, Djekanou et Kokumbo.

A ce sujet, le sociologue Joël Djaha, chercheur au Programme PAC-CI, a mis en évidence les activités des ASC, notamment la mise en place et l’animation des causeries de groupes. Cette approche socio-anthropologique a, non seulement permis d’expliquer le bien fondé du projet aux bénéficiaires, mais aussi permis de renforcer les messages de sensibilisation, d’identifier les perceptions sociales des cibles par rapport aux différents thèmes abordés dans le cadre de l’étude et susciter leur implication. Le représentant des ASC viendra confirmer le rôle essentiel joué par ses pairs, la pertinence de la méthodologie de mise en œuvre du projet et son impact sur les bénéficiaires.

Quant à la Coordonnatrice de l’ONG Espoir Pour Enfant (EPE), elle a partagé avec l’assemblée le rôle de sa structure dans cette étude. Il s’est agi essentiellement d’assurer un suivi efficace des activités du projet sur l’ensemble des localités. Ce travail a pu se faire grâce a une étroite collaboration avec les autorités sanitaires et préfectorales du District.

Enfin, Dr Bangali a présenté les résultats finaux proprement dits de l’étude. D’emblée, elle a montré que ces résultats sont en adéquation avec les targets fixés en début de projet. Elle a souligné que PROXISANTE a positivement impacté certains indicateurs de santé du district tels que le taux de mortalité dû au paludisme grave, le maintien des patients sous ARV dans les soins, douze mois après l’initiation du traitement et le nombre de personnes connaissant leur statut sérologique.

Cependant, quelques faiblesses ont été identifiées. Il s’agit de l’adaptation constante de la stratégie initiale par rapport aux réalités du terrain à l’effet de garantir le bon déroulement des activités et l’atteinte des targets fixés et l’identification des cas présumés de tuberculose. Cette seconde faiblesse pourrait être liée à une compréhension insuffisante des signes à rechercher et au choix méthodologique concernant la population de l’étude.

Pour finir, la Directrice de la DSCPS a indiqué les prochaines étapes à suivre dans le cadre de la pérennisation des acquis de cet important projet. Il sera question de présenter dans les jours à venir les résultats du projet au cabinet du Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, afin que celui-ci puisse s’en imprégner et proposer la conduite à tenir