Projet SIMBADE : Atelier de lancement d’une étude de la simplification du diagnostic et de la prise en charge de l’hépatite B chez l’Adulte en zone décentralisée et de haute endémicité, (projet SIMBADE ANRS 0563)
Dr Raoul Moh (1er rang en blanc), entouré de quelques participant.e.s à l’atelier de lancement du projet SIMBADE
Ce 11 octobre 2024, a eu lieu à la salle Thérèse N’dri-Yoman du Centre de recherche PAC-CI, l’atelier de lancement de la phase 1 de l’essai clinique SIMBADE dont l’objectif principal est de simplifier la prise en charge et le suivi des personnes porteuses du virus de l’hépatite B dans les autres régions de la Côte d’Ivoire (hors le grand Abidjan).
Cette rencontre a enregistré la présence du Pr. Emile Allah-Kouadio, Directeur-Coordonnateur du Programme National de Lutte contre les Hépatites Virales (PNLHV) en Côte d’Ivoire, du Dr. Raoul Moh, Directeur Exécutif du Programme PAC-CI, de Dr. Anani Badjé, Directeur des opérations du Programme PAC-CI, M. Yoman Yao Boniface, Président de l’ONG « SOS Hépatites Côte d’Ivoire », et de chercheurs venus de l’Université de Bordeaux (avec à leur tête le Dr Antoine Jaquet, Investigateur principal du projet), de l’ANRS-MIE (France), de l’Université Cheick Anta Diop (Sénégal) et de PAC-CI. Il s’agissait pour les concepteurs du projet, de présenter aux différents partenaires cette phase du projet relative à l’ « étude de faisabilité et d’acceptabilité en Côte d’Ivoire ».
Après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes et rappelé le thème et son opportunité dans le contexte ivoirien, Dr. Moh a exprimé toute sa gratitude et celle de la Direction Exécutive à l’endroit du Pr. Allah-Kouadio pour son implication humaine et professionnelle aux projets du Programme PAC-CI portant sur les hépatites virales.
Pr. Emile Allah-Kouadio, Directeur-Coordonnateur du PNLHV en Côte d’Ivoire
Prenant la parole, le Directeur-Coordonnateur du PNLHV, dans son exposé sur les « Acquis et défis dans la lutte contre les hépatites virales en Côte d’Ivoire », a présenté le tableau de la situation épidémiologique des hépatites (A, B, C, D et E) en Côte d’Ivoire, et plus particulièrement des hépatites B et C. D’emblée, il a les a qualifiées d’ « épidémie meurtrière », une menace majeure pour la santé publique devant mobiliser les décideurs, les autorités sanitaires, les chercheurs, les populations et les leaders et agents communautaires.
En effet, affirmera-t-il, on observe, une prévalence de l’hépatite B de 9% et pour l’hépatite C, une prévalence de 3 ;3%. Comparée à la prévalence du VIH qui est actuellement de 1,82%, la situation alarmante de l’hépatite B a amené l’OMS à décréter une mobilisation mondiale pour son élimination à l’horizon 2030. Malheureusement, malgré les efforts techniques et financiers mis en œuvre par l’Etat pour faciliter l’accès au traitement contre les hépatites B et C, les moyens d’action pour permettre au PNLHV d’être plus efficace sur le terrain afin de dépister, traiter et suivre les patients, restent encore insuffisants.
Yoman Y. Boniface de « SOS Hépatites en Côte d’Ivoire » abordera dans le même sens, tout en mettant l’accent sur les actions (sensibilisation, informations et tests de dépistage gratuits) que mène son association, en étroite collaboration avec le PNLHV et l’appui technique de PAC-CI, pour lutter efficacement contre les hépatites virales. Selon lui, vues les difficultés rencontrées dans certaines zones pour dépister les PVVHB (à cause du coût excessif de test de dépistage), vacciner les populations et assurer la prise en charge et le suivi des patients, le projet SIMBADE est une réelle opportunité pour les associations de patients. Car, les résultats de cet essai clinique pourront apporter une contribution majeure au débat sur l’impact d’un traitement antiviral élargi du virus de l’hépatite B dans un contexte de révision récente des critères OMS de mise sous traitement des personnes vivant avec le virus de l’hépatite virale B (PVVHB).
Dr Maëlle de Seze, Chercheure à l’Université de Bordeaux
A sa suite, d’autres communications ont été faites. Ce sont celles, entre autres, de Dr Antoine Jaquet et Dr. Maëlle de Seze (de l’Université de Bordeaux) qui ont respectivement fait une présentation générale du projet et expliqué les grands axes de la phase 1 (méthodologie, outils, cibles, lieux concernés par l’étude et le chronogramme).
S’agissant de cette première phase, il faut préciser qu’il s’agira pour les experts d’évaluer la faisabilité et l’acceptabilité d’une stratégie simplifiée d’initiation de traitement antiviral couplée ou non à une intervention communautaire (implication des Agents de Santé Communautaire dans la prise en charge et le suivi des PVVHB en contexte décentralisé) en Côte d’Ivoire. Pour atteindre cet objectif, plusieurs visites de terrain seront menées partout sur le territoire national, en zones décentralisées.
Pour finir, les participant.e.s ont convenu de se rencontrer dans le courant de février-mars 2025 pour la restitution des résultats de la phase 1, à l’effet de soumissionner pour la phase 2 du projet SIMBADE.