Séminaire IPORA-WP8 : Des chercheurs et professionnels de santé sensibilisent les doctorants de l’École Doctorale Biologie-Environnement-Santé (ED-BES), sur la lutte contre les résistances aux antimicrobiens (RAM) selon une approche formation par la recherche
Photo de famille des participant.e.s au séminaire IPORA WP8
La résistance antimicrobienne (RAM), problème majeur de santé publique, affecte aussi bien la santé humaine, environnementale qu’animale. La RAM pourrait occasionner des millions de décès dans les années à venir. Ainsi le groupe de travail (WP) 8 du consortium IPORA a organisé un « atelier pédagogique » interdisciplinaire pour sensibiliser les futurs docteurs en biologie, environnement et santé à cette réalité qui menace l’humanité.
Ce séminaire qui s’inscrit dans le concept « one health », s’est déroulé du 26 au 27 novembre 2024 au pôle scientifique de l’Université Félix Houphouët-Boigny à Bingerville. Il a rassemblé une cinquantaine de participants dont le Pr. Horo Apollinaire, vice-doyen chargé de recherche à l’UFR des Sciences Médicales d’Abidjan (UFR-SMA), Représentant de la Directrice de l’UFR-SMA, le Directeur Exécutif du Programme PAC-CI, Dr Moh, Pr. Ahonzo-Niamké Sébastien, Directeur de l’ED-BES, Pr. Tanon Aristophane, Responsable WP8 d’IPORA, des intervenants, des doctorants et post-doctorants.
(De gauche à droite) Pr. Tanon A., Pr. Horo A., et Pr. Ahonzo-Niamké S.
Ainsi, avant l’ouverture officielle de ce séminaire scientifique par le doyen de l’UFR des SMA, le Pr. Tanon a situé l’importance du thème, en relevant que la RAM représente une menace croissante pour la santé publique.
C’est pourquoi, s’inspirant du plan d’action mondial sur la résistance aux antimicrobiens, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Plan National de Lutte contre les RAM, en plus de disposer d’une plateforme législative, règlementaire et de directives pour la gestion de façon générale de la sécurité sanitaire dans les secteurs de la santé humaine, animale, environnementale et dans le domaine agroalimentaire.
L’application de ces dispositions réglementaires demeure toutefois, un défi à relever ; ce qui constitue un facteur de maintien d’une situation de risque sanitaire potentiel pour les populations. De meilleures mesures d’hygiène et de prévention des infections sont essentielles pour limiter le développement et la propagation des pathogènes résistants aux antimicrobiens. En outre, des programmes de Prévention et de Contrôle des Infections intégrant une formation approfondie du personnel de santé et une éducation au niveau communautaire sont essentiels pour lutter efficacement contre la résistance aux antimicrobiens chez l’homme et les animaux, tout au long de la chaîne alimentaire.
Selon le Responsable WP8 d’IPORA, cette lutte nécessite plus que jamais une approche multidisciplinaire pour une gestion efficace des antimicrobiens et pour la promotion de pratiques durables. Les contributions des chercheurs, vétérinaires et professionnels de santé à ce séminaire avaient aussi pour but de favoriser les échanges entre disciplines, apprendre à communiquer simplement, à se comprendre, faire émerger des centres d’intérêts ou méthodologies communes, et finalement créer de l’interdisciplinarité.
Une vue des participant.e.s réuni.e.s à l’amphithéâtre du centre de recherche WAVE du pôle scientifique de l’Université FHB à Bingerville
Durant ces deux jours, des médecins, microbiologistes, vétérinaires, personnel de l’agriculture, personnel de l’environnement, sociologues et économistes, se sont succédés devant l’auditoire pour faire des communications sur des termes variés en relation avec la lutte contre la RAM en Côte d’Ivoire.
Le premier jour, l’accent a été mis sur les enjeux critiques liés à la RAM, en relevant ses causes, ses conséquences et les solutions possibles. Les échanges après chaque communication, ont porté aussi bien sur la nécessité d’une prescription responsable, l’impact de la RAM sur la santé animale et humaine que sur les défis liés à l’environnement et à l’agriculture.
Le deuxième jour a été consacrée aux perceptions sociales jouant un rôle clé dans l’utilisation inappropriée des antimicrobiens, tandis que l’impact économique de la RAM renforce l’urgence d’une intervention de l’Etat.
Ces analyses édifiantes et très enrichissantes soulignent l’importance d’une approche intégrée et collaborative pour contrer cette crise sanitaire mondiale, et particulièrement en Côte d’Ivoire. En effet, cette approche formation par la recherche a permis aux doctorants de l’ED-BES d’acquérir des connaissances nécessaires inspirants pour leurs futurs travaux de recherche sur la RAM.
A moyen et long terme, les résultats de ces travaux permettront à l’Etat de CI, à l’OMS et aux populations de disposer de données factuelles indiquant le réel impact de la RAM sur la santé humaine en Côte d’Ivoire. A terme, cela devrait susciter la mobilisation de tous et des ressources financières conséquentes, en vue d’un changement de comportement des populations vis-à-vis de l’utilisation des antimicrobiens.
Pour finir, notons que la cérémonie de clôture de ce séminaire a été sanctionnée par la remise d’un diplôme de participation à chacun des participants afin de récompenser leurs efforts et leur engagement.