Soutenance de thèse de Santé Publique, Alexandra Bitty-Anderson
Le PROGRAMME PAC-CI adresse ses vives Félicitations au Dr Alexandra Bitty-Anderson, MPH (Côte d’Ivoire) pour l’obtention de son doctorat (PhD) en Santé Publique soutenu le 07 décembre 2022 à l’Université de Bordeaux.
Thème: Epidémiologie des infections sexuellement transmissibles chez les travailleuses du sexe au Togo.
Résumé
Les épidémies du VIH, des IST et des hépatites virales sont un véritable problème de santé publique surtout en Afrique sub-Saharienne qui compte le plus grand nombre de personnes affectées. Chez les populations clés, c’est-à-dire les populations qui du fait de certains comportements propres à eux sont plus vulnérables à certaines maladies, ces épidémies sont encore plus importantes. Chez les travailleuses du sexe (TS), il est estimé que celles-ci ont 26 fois plus de risque d’infection au VIH que les femmes dans la population générale et que deux-tiers ont une IST traitable en tout temps. Cependant, il existe un manque de données qui pose un frein à une riposte efficace. L’objectif de ce travail de thèse était de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des TS en mettant l’accent sur la description de ces épidémies et les défis de l’utilisation des services de santé. Pour cela, au cours des recherches pour cette thèse en santé publique, nous avons utilisé l’analyse des données d’une enquête nationale chez les populations clés au Togo et d’une enquête transversale chez les TS. Avec ces sources de données nous avons estimé la prévalence du VIH et des hépatites virales B et C chez les TS, nous avons estimé la prévalence de certaines IST et nous avons décrit l’utilisation des soins pour les TS séropositives. Nos résultats rapportent une prévalence élevée du VIH chez les TS, soit 4 fois plus que celle observée au sein des femmes en population générale. Nous rapportons également une persistance des comportements à risque, tel que le port inconsistant du préservatif. La prévalence des hépatites virales était élevée mais comparable à celle de la population générale ; cependant, 2,7% des TS séropositives pour le VIH avaient été vaccinées pour l’hépatite B. Pour les IST, l’infection par T. vaginalis était l’IST la plus fréquente. Près de la moitié des TS avaient présenté des symptômes d’IST dans l’année précédente, avec l’écoulement vaginal anormal et les démangeaisons vaginales les symptômes les plus fréquents. L’évaluation de la cascade de soins chez les TS séropositives au VIH a montré que 91,1% des TS connaissaient leur statut sérologique, la moitié de celles-ci (50,0%) étaient sous traitement antirétroviral et parmi celles sous traitement, 68,9% avaient une charge virale supprimée. En conclusion, ce travail de thèse a permis de disposer de nouvelles données épidémiologiques sur les épidémies du VIH, des hépatites virales et des IST chez les TS au Togo. Ces résultats devraient servir de base pour la résolution des nombreux défis de la prise en charge du VIH, des hépatites virales et des IST chez les TS au Togo et dans la sous-région